La motte féodale

Au moyen âge, le territoire était partagé en fiefs qui étaient placés sous la protection et la juridiction du seigneur qui les possédait. 

La motte de Virson dépendait du fief de Tesson. Le hameau de Tesson est traversé par un bief jadis alimenté par le ruisseau Le Virson qui servait à faire fonctionner un moulin à eau. Ce bief constitue la limite entre les communes de Virson et de St Christophe. La Motte est située à quelques centaines de mètres du hameau de Tesson sur la commune de Virson. 

Le nom de ce hameau serait celui d’une villa gallo-romaine qui s’appelait Tessium.

Au sommet de la motte castrale située sur une élévation de terrain que l’on peut voir lorsqu’on emprunte le chemin qui conduit du bourg de Virson à la Grève, il y avait jadis une maison fortifiée en bois (château fort) qui était un lieu d’observation et de défense contre les envahisseurs. Le chemin non communal qui va de Tesson à la grosse motte est appelé Chemin de la Grosse Motte. L’enceinte circulaire qui entourait la maison fortifiée est toujours bien visible sur les photos aériennes.

Chronologie des événements historiques de la Motte

  • 1177 : Archives de Surgères-Guillaume III Maingot, grand sénéchal du Poitou est seigneur de la Motte.
  • 1260 (vers 1260) : Guillaume Maingot de Surgères aurait fait fortifier la Motte. Au XIIIèmesiècle on trouve un Maingot et Jocelyn Trinquart fortifient la Motte de Virson. Un autre historien dit que la Motte aurait pu être fondée sous la Ligue.
  • 1510 : La Motte de Virson était aux mains de Jean Aubin, seigneur de Malicorne, époux de Louise de Clermont, sœur d’Odet.
  • 1535 : La Motte de Virson avait pour seigneur Edmond de Fonsèque, fils du second mariage de Louise de Clerment avec Rodrigue de Fonsèque. Quelques années plus tard, elle changea de mains jusqu’en 1553.
  • 1539 : La Motte de Virson. Le texte a été déchiffré sur les micro films concernant les fiefs d’Aunis :…hommage lige de 10 livres de devoir à Bonny, aumônerie d’homme seulement et ce qui est tenu de la baronnie de Surgères et la Motte de Virson.
  • 1553 : La motte de Virson change de mains. Gabriel Aubert, écuyer, seigneur de Treilles rendait aveu de sa terre de la Motte de Virson au seigneur de Surgères. Gabriel Aubert possédait la Motte de Virson suite à son mariage avec Catherine Chabot, fille d’Antoine, seigneur de Gressigny.
  • 1573 : 20 ans plus tard, la seigneurie de la Motte avait fait retour aux Fonsèque et appartenait à Charles de Fonsèque qui la réunit à nouveau à la terre de Surgères.
  • 1600 : Au cours des quarante années des guerres de religion (1562-1598), la Motte gardait l’entrée du marais de Nuaillé contre les Vandales qui pouvaient s’infiltrer par la rivère.
  • 1641 : Odet de Clermont, seigneur de Surgères était aussi seigneur de la Motte.
  • 1891 : Le docteur Pineau entreprend des fouilles sur la Motte de Virson

La conclusion du Dr E.Pineau

De tout cela que conclure, sinon qu’en admettant que le double tournois (la pièce de monnaie de 1620) perdu dans les déblais fut neuf, les deux tiers au moins de la butte étaient élevés en 1620, ou, plus simplement que c’était là un ouvrage avancé construit en 1620 ou 1628 à la veille du siège mémorable de la Rochelle ? Une grande ville seule pouvait fournir une aussi grande quantité de débris de tuiles car il ne s’agit pas de débris de tuilerie, mais de tuiles ayant servi, ainsi que l’atteste la chaux qui en enduit un grand nombre.
Source :Bulletin de la Société des archives historiques, revue de la Saintonge et de l’Aunis-Vol XII-Pages 410 et 411-Année 1892


Remarques et commentaires de Claude Moinet

A la lecture de la description des débris trouvés par le Dr Pineau, on peut se demander si les débris trouvés dans le puits de fouille ne seraient pas tout simplement des déchets jetés par les habitants des villages environnants (Virson,Tesson) dans un puits existant datant de l’époque féodale. Outre les fonctions de défense d’un territoire (tour de guet), les mottes féodales, toujours entourées de palissades, permettaient aux habitants des hameaux voisins de trouver refuge dans un lieu protégé. Certains vivaient d’ailleurs de manière permanente autour de la motte dans la basse-cour. Pour survivre à un siège de la motte, il fallait de l’eau pour les habitants et les animaux.

L’aménagement d’un puits au centre ou à proximité de la motte était par conséquent nécessaire. Le texte du site des Chevaliers Pourpres de Chambon mentionne l’existence de tels puits : « La motte est généralement composée d’un rehaussement important de terre (la motte) au centre duquel est élevée une tour ayant fonction de donjon ; un puits est parfois creusé à l’intérieur ».


Source : 

La motte de Virson – Recherches de Serge Marchand, Virson d’hier à aujourd’hui – Histoire d’une commune rurale en Aunis. Edition du 15 mai 2009 – ACTIADE Fontcouverte 17, pages 39 à 42.

La brochure de 52 pages intitulée peut être consultée dans les bibliothèques municipales de Saint Christophe, Virson et Forges d’Aunis.

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